Corinna Mehl
à New Richmond
EXPOSITION
Floating
(Flottement)
Stationnement du bureau d’accueil touristique | 401, route 299 | New Richmond
Corinna Mehl, Darmstadt (Allemagne) | corinnamehl.de
Âgée de 27 ans et née à Berlin, en Allemagne, Corinna Mehl est photographe documentaire. Elle s’intéresse à l’évolution des concepts d’identité ainsi qu’à la construction et à la perception des différentes réalités.
Son intérêt porte plus spécifiquement sur les influences réciproques entre les êtres humains et leur environnement. Dans le cadre de ses deux derniers projets, l’artiste s’est interrogée sur les effets des processus migratoires. La série Transition s’est intéressée aux Allemands ayant émigré en Hongrie au 18e siècle, et la série Floating (Flottement), aux réfugiés arrivés en Allemagne en 2014. Corinna Mehl est finissante en études photographiques de l’Université des sciences appliquées de Darmstadt, en Allemagne.
EXPOSITION AUX RENCONTRES
Floating
(Flottement)
Friedland est un petit village en périphérie de la ville de Göttingen, dans le nord de l’Allemagne. C’est aussi le nom du centre d’accueil initial pour les réfugiés situé dans ce village.
C’est un lieu de transition. Les personnes qui arrivent à Friedland ne sont là que pour une période de temps limitée, qui varie de trois semaines à trois mois. Pour les réfugiés inscrits au registre du Land de Basse-Saxe, ce centre d’accueil est généralement leur premier lieu de résidence en Allemagne.
Friedland semble figé sous une cloche de verre, comme s’il retenait son souffle. Le centre accueille des personnes qui veulent s’établir en Allemagne. Elles doivent d’abord s’inscrire, puis attendre. Attendre pour leur statut, pour leurs papiers, pour de l’information, pour de l’argent, pour des vêtements, pour des cours de langue, pour leur transfert. On entend souvent le terme « transfert » ici. Il signifie qu’un nouvel endroit leur est assigné. Il peut s’agir d’un centre d’accueil situé dans un autre Land ou d’un appartement temporaire. D’autres transferts sont généralement à prévoir.
Le lieu est marqué par les brefs séjours de ces personnes qui proviennent de différents pays et de différents continents et dont les histoires de vie diffèrent malgré la similarité des événements vécus. Des expériences de vie semblables, mais jamais identiques. Ces histoires n’ont rien à voir avec la vie quotidienne en Allemagne. Elles sont incroyables, dures, voire impossibles à comprendre d’un point de vue extérieur. Suivant certaines théories, si la réalité se construit à partir de la reconnaissance mutuelle de certains événements, il importe alors de se demander quel est l’effet de l’incompréhension et de la non-identification aux histoires vécues par les personnes qui demandent l’asile – contribuant ainsi à la transformation de cette réalité –, sur la perception qu’elles ont d’elles-mêmes. Des parties des histoires de vie sont modifiées, incomprises, perdues, non crues ou oubliées au cours du processus de communication. Quel en est l’impact sur une histoire de vie en cours?
Qu’est-ce qui est vrai?
Qu’est-ce qui est vraiment arrivé?
Qu’est-ce qui est réel?
Qu’est-ce qui se passe?
Les photographies du projet Floating (Flottement) ont été prises de novembre 2014 à mars 2015, à Friedland, où se situe le centre d’accueil initial pour les réfugiés du Land de Basse-Saxe, en Allemagne. Elles montrent des personnes qui cherchent refuge dans ce pays ainsi que le centre d’accueil et le village de Friedland.