Michel Huneault
à Gaspé
EXPOSITION
Vues de Tohoku
Promenade Jacques-Cartier, entre la pointe Jacques-Cartier (dite O’Hara) et le Musée de la Gaspésie | Gaspé
Michel Huneault, Montréal (Québec) | michelhuneault.com
Avant de se dévouer à la photographie, à compter de 2008, Michel Huneault a travaillé en développement international. Sa carrière l’a alors mené dans une vingtaine de pays; il a notamment passé une année entière à Kandahar, en Afghanistan.
Né en 1976, il détient une maîtrise en études latino-américaines de l’Université de Californie à Berkeley, où il a été Rotary World Peace Fellow, étudiant le rôle de la mémoire collective à la suite d’un traumatisme de grande ampleur. À Berkeley, il a également été l’élève et le professeur adjoint du photographe Gilles Peress, membre de l’agence Magnum Photos. Il a ensuite été son apprenti à New York. Aujourd’hui, sa pratique se concentre sur les problématiques liées au développement, aux traumatismes personnels et collectifs, et aux géographies complexes. Le travail de Michel Huneault comprend son projet sur Lac-Mégantic, qui a remporté le prix Dorothea Lange-Paul Taylor 2015, et Post Tohoku, un autre projet au long cours sur l’impact du tsunami au Japon.
EXPOSITIONS AUX RENCONTRES
Vues de Tohoku
Le 11 mars 2011, la région de Tohoku, située sur la côte pacifique du Japon, a été dévastée par une triple catastrophe : un tremblement de terre, un tsunami et un accident nucléaire. Il y a eu plus de 15 800 morts, 6 100 blessés, 2 600 disparus et 128 000 bâtiments détruits. Comment vivre à proximité ou au sein d’un paysage si désolé, un an après les événements et au cours des années à venir? Comment peut-on décrire les effets à long terme d’une telle catastrophe afin de comprendre et d’aller de l’avant? Est-ce que Tohoku se reconstruira, tant physiquement que dans nos esprits?
En 2012, 14 mois après les événements, Michel Huneault s’est rendu à Tohoku avec toutes ces questions en tête, partageant son temps entre le bénévolat pour des projets de réhabilitation et la documentation de son expérience au moyen de photographies et vidéos. Fin 2015 et début 2016, près de cinq ans après le tsunami, il a de nouveau parcouru les 250 km de la côte japonaise – de Fukushima à Kesennuma – en pensant qu’une vision qui se développe sur une période de temps plus longue est essentielle pour appréhender les subtilités de l’évolution des traumatismes et de la réadaptation, et comprendre comment un territoire écorché et sa population peuvent se renégocier un avenir commun.
Vues de Tohoku sont deux panoramas composites tirés de ce travail au long cours. De style champ contrechamp, les deux tableaux ont été captés le long d’un même mur antivague du quartier de Watanoha à Ishinomaki en 2012, un an après le passage du tsunami.