Zaynê Akyol
à Caplan

EXPOSITION

Rojekê, un jour

Halte routière | 400, boulevard Perron Ouest | Caplan

Zaynê Akyol, Sainte-Madeleine (Québec)

Diplômée de l’École des médias de l’Université du Québec à Montréal, Zaynê Akyol remporte, au terme de son baccalauréat, le Prix du meilleur espoir en cinéma documentaire remis par la Chaire René-Malo, associée à l’Office national du film du Canada.

Elle réalise en 2010 le moyen métrage Iki bulut arasinda, Sous deux ciels, primé notamment aux Rendez-vous du cinéma québécois. Zaynê Akyol termine également une maîtrise en communication, profil cinéma, en axant ses recherches sur les enjeux relationnels et créatifs en documentaire. Par la suite, elle réalise son premier long métrage documentaire, Gulîstan, Terre de roses, qui dépeint un portrait humain des guérilleros kurdes en guerre contre Daech (l’État islamique). Achevé en 2016, le film se fait déjà remarquer dans plusieurs festivals internationaux.

L’intérêt de Zaynê Akyol pour l’image l’amène finalement à la photographie. Elle prépare en ce moment un livre photo sur la question des femmes qui combattent au Rojava (Syrie).

EXPOSITION AUX RENCONTRES

Rojekê, un jour

Depuis l’effondrement de l’Empire ottoman et la naissance de la République de Turquie en 1923, les Kurdes sont ostracisés et traités en citoyens de seconde zone dans les pays où ils se trouvent. C’est le traité de Lausanne qui divise les Kurdes entre la Turquie (20 millions), l’Iran (8 millions), l’Irak (6 millions) et la Syrie (2 millions). Une politique d’assimilation et de peur sévit depuis cet accord entre les Alliés de la Première Guerre mondiale et la Turquie moderne de Mustafa Kemal Atatürk. Les Kurdes, la plus grande nation au monde sans pays, se heurtent alors aux questions territoriales, économiques et religieuses qui font obstacle à leur reconnaissance. Délaissés par les grandes puissances, ils se trouvent à la merci des différents régimes qui tantôt les utilisent, tantôt interdisent leur langue et nient leur existence ethnique. Dès lors, plusieurs mouvements de révolte voient le jour, mais aucun ne résiste aussi longtemps que le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), fondé en 1978 et armé en 1984.

Aujourd’hui, en Syrie et en Irak, Daech (l’État islamique) essaie de percer les régions frontalières kurdes, mais se heurte aux combattants du PKK (en Irak, dans la région autonome du Kurdistan) et du YPG (branche officieuse du PKK en Syrie). Les Kurdes jouent à présent, plus que jamais, un rôle crucial dans l’échiquier géopolitique mondial. La guerre contre Daech, dans laquelle ils sont les principaux acteurs sur le terrain, permettra peut-être une reconnaissance pour ce peuple oublié.

Rojekê, Un jour est une exposition photographique sur le quotidien des guérilleros kurdes qui luttent pour leur peuple malmené depuis près de 100 ans. Ces photos ont été prises dans les montagnes de Kandil (le quartier général du PKK) ainsi que dans les villes de Makhmour et Kirkouk. Ces images captées en temps de guerre ont pour but d’intercepter des regards chargés qui n’existent que le temps d’un instant, de les immortaliser en saisissant l’émotion. Il s’agit aussi de donner la possibilité à ces guérilleros de se raconter, en partageant avec les spectateurs une partie de leur quotidien ponctué d’activités de soldats. Ces derniers peuvent ainsi avoir un accès personnel à des hommes et des femmes révolutionnaires qui se battent pour un idéal démocratique, à les saisir dans une certaine intimité. Rojekê, Un jour est une exposition qui raconte la guerre à travers des visages humains.